Comment Voyager Seule et en Sécurité quand on est une Femme

Voyager seule quand on est une femme peut être angoissant. Les préjugés à l’égard des femmes voyageant seule, notamment des Occidentales, n’arrangent pas les choses. A travers quelques anecdotes, je vous donne mes conseils pour voyager en sécurité tout en rencontrant la population locale.

La lecture récente de l’article d’une blogueuse voyage prise pour une prostituée dans un hôtel de luxe a fait couler beaucoup d’encre dans les différents groupes Facebook auxquels je participe.

Voyager seule lorsqu’on est une femme, c’est malheureusement aussi être confrontée à de nombreux préjugés.

Et parfois ces préjugés ont un impact sur notre sécurité ou simplement sur le sentiment qu’on en a.

J’ai donc décidé de vous raconter aujourd’hui quelques mésaventures qui me sont arrivées en voyage, la façon dont le problème s’est réglé afin de vous aider à en tirer un enseignement pour vos prochains voyages solos.

Vous trouverez également en fin d’article quelques uns des accessoires couramment utilisés pour repousser les pickpockets.

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Sommaire de l’article – Voyager seule.

Voyager seule et assurer sa sécurité - anecdotes et conseils

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Voyager seule exposent à des préjugés dans son propre pays.

Toutes les femmes voyageant seules vous le diront :

Chaque fois que nous expliquons que nous partons en voyage à l’autre bout du monde, le même échange se produit invariablement.

« Mais tu pars seule ? »

« Oui, avec mon sac à dos. »

« Et tu n’as pas peur ? Moi je ne pourrais pas. »

« Mais moi aussi j’avais peur avant ma première fois. Bon avant la 2ème aussi mais c’était en Chine. »

Et de poursuivre que c’est normal d’avoir peur de l’inconnu et que j’ai même écrit un article avec mes astuces pour se rassurer lors de son premier voyage à l’étranger.

Il y a aussi les échanges beaucoup moins sympas, plein de sous-entendus…

« Ah, tu vas en Thaïlande ? Il paraît que les massages thaïs sont sympas… », avec un petit sourire en coin. Non, je ne suis pas une adepte du tourisme sexuel !!!

Stephanie Langlet voyageuse solo à Sukhothai en Thailande

« Tu vas à Bali ? Ils sont mignons les Balinais, hein ? » Franchement, je m’en fous qu’ils soient beaux ou moches, je n’y vais pas pour ça !

« Tu retournes en Inde ? Tu vas finir par te trouver un mari là-bas et ne plus revenir ! » Parce que j’ai besoin d’un mari ?

« Je trouve que tu vas bien souvent en Inde. Tu nous caches un amoureux là-bas. » Encore une fois, c’est tellement loin de mes préoccupations.

« Mais tu es sûre qu’on ne va pas t’enlever là-bas ? » Non, les Asiatiques sont aussi peu sauvages que nous et souvent plus civilisés.

Voyager seule avec les tribus indiennes du Bastar

Et les échanges pas sympas du tout et totalement discriminatoires :

« On se pose des questions sur tes capacités managériales compte-tenu de ta vie privée. » Alors déjà, ma vie privée ne regarde personne, surtout au travail. Et puis d’abord, qu’est-ce qu’elle a ma vie privée ?

Cet échange n’est absolument pas fictif. Il s’est produit alors qu’on supprimait mon poste pour la 2ème fois et qu’on voulait me renvoyer sur le 1er poste de ma carrière, à Pau, en ne se souciant absolument pas du fait que j’avais toujours eu les meilleurs résultats de la région avec chacune de mes équipes.

Bref, les préjugés ont toujours un bel avenir devant eux.

Il faut y être préparée si vous voulez voyager seule à l’autre bout du monde et adopter la bonne attitude pour ne pas y être confrontée une fois sur place.

Parce que la plupart de vos mésaventures naîtront de ce type d’à-priori :

Pour certains, si vous êtes occidentale et que vous voyagez seule, vous êtes forcément riche et facile.

Speed dating dans un bus au Vietnam.

En septembre 2011, j’ai fait le tour du nord du Vietnam en bus local.

Un superbe souvenir et des rencontres magnifiques avec les minorités ethniques.

Lors d’un long trajet en bus, nous nous sommes arrêtés pour le repas.

Avant de remonter dans le bus, un groupe m’a invitée à partager un café autour d’une cigarette.

Une fois de retour, un des garçons s’est assis à côté de moi.

Une discussion s’est engagée et terminée par un « do you want to sleep with me tonight? » (veux-tu coucher avec moi ce soir ?).

Je réponds par la négative au milieu d’un fou rire.

Deuxième garçon…

Nous échangeons quelques mots jusquà la fameuse question : « do you want to sleep with me? »

Toujours la même réponse.

Les garçons se sont ainsi succédés, jusqu’à ce qu’ils réalisent enfin que la réponse resterait toujours la même.

Mon conseil : Dans ce genre de situation, inutile de paniquer ou de s’énerver.

J’étais dans un bus, il y avait plein de monde autour pour intervenir en cas de problème.

Ce groupe de jeunes a simplement tenté sa chance et il n’y avait aucune insistance, geste déplacé ou agressivité. Personne ne s’est permis ne serait-ce que de me toucher le bras.

La meilleure parade, c’est d’en rire gentiment pour que chacun sauve la face.

Quand on y réfléchit bien, un comportement direct et clair est plus facilement gérable que les comportements ambigus. Votre interlocuteur étant direct, vous pouvez vous permettre de l’être tout autant !

Voyager seule dans les marchés des minorités ethniques du Nord du Vietnam - Meo Vac
Femmes des minorités ethniques sur le marché de Meo Vac

Corruption et karaoké khmer au Cambodge.

Mon voyage au Cambodge en mars 2011 a commencé par le Ratanakiri, dans le Nord-est du pays.

Au retour vers Phnom Penh, j’ai fait une halte dans la ville de Stung Treng pour me promener le long du Mekong, sauf que rien ne s’est passé comme prévu !

Alors que je me rendais au bord du fleuve via le marché, j’ai vu un mariage dans une salle.

Je me suis donc approchée pour regarder, puis filmer et photographier.

Assez vite, je me suis retrouvée invitée par une partie de la famille, des cousins de la mariée.

Nous avons passé la journée ensemble et ils m’ont invitée à la wedding party du soir.

Ils m’ont même prêté une robe de princesse khmère et payé le coiffeur-maquilleur.

Lors de la soirée, j’ai découvert qu’une des filles était une chanteuse-présentatrice télé Khmère mondialement connue.

Et je me suis retrouvée dès le lendemain en voyage dans la province du Mondulkiri avec eux.

Waouh, trop top, hein ? Mouais…

Cérémonie de mariage au Cambodge à Stung Treng - les mariés

Le fils de la famille avait un gros faible pour moi malgré mon attitude distante.

Un soir, alors que nous dînions au whisky… comme tous les soirs – je vous avais prévenu – deux « officiels » de la province se sont joints à nous.

A la fin du repas, la chanteuse leur a remis une grosse liasse de billets pour qu’ils aillent faire la fête et trinquer à sa santé.

J’ai vite compris qu’il s’agissait de dessous de table.

Nous étions allés voir des terrains à acheter.

Et au Cambodge, comme dans beaucoup de pays asiatiques, il suffit de quelques billets aux officiels pour faire expulser une famille qui vit sur des terres depuis des générations et obtenir un titre de propriété en bonne et due forme…

Alors que nous rentrions à l’hôtel, le fils me demande de l’accompagner pour ramener la voiture.

Mais au lieu de prendre le chemin du parking, notre voiture se met à suivre les deux hommes.

Nous nous garons sur un parking mal éclairé et pénétrons dans un couloir vert clair à la lumière encore plus blafarde.

Des jeunes filles en tenue très sexy nous scrutent du regard et je commence à me sentir très mal…

On nous fait rentrer dans une grande pièce capitonnée avec pour tout mobilier un écran géant, des canapés et une table basse.

Mon Dieu, je suis dans un karaoké khmer !

Et croyez-moi, les femmes khmères détestent que leur mari traînent dans ce genre d’endroit où tout peut s’acheter.

Une des jeunes femmes s’assied tout près de moi – heu… Thanks, but no thanks!

On nous apporte de la bière et la sono se met à cracher toutes ses décibels, au risque de nous crever les tympans.

Les deux hommes sont totalement ivres.

Ils se mettent à chanter, ou devrais-je plutôt dire hurler…

L’un d’eux essaient de faire asseoir une des filles sur lui, il a les mains très baladeuses et la fille résiste.

Ma « copine » essaie de me faire boire.

Et là, d’un coup d’un seul, j’ai été prise d’une violente migraine qui nous a obligés à rentrer à l’hôtel.

A notre retour, nous croisons une des filles de la famille.

« Vous êtiez au karaoké ? Et maintenant vous allez coucher ensemble ? », suivi d’un gros éclat de rire stupide qui me donne envie de l’égorger.

Bien évidemment, j’ai dormi seule dans ma chambre, porte fermée à double tour…

Lire plus : Découverte des traditions khmères à Battambang.

Mes conseils : ¤ Restez toujours maîtresse de vos sens. Alors que toute la famille buvait son whisky sec ou un peu arrosé de soda, je dosais le mien comme du sirop. Au Cambodge, la coûtume veut que si quelqu’un boit, toute la table doit trinquer et l’accompagner ! Au mariage, certains jeunes, garçons et filles, faisaient même des concours. Chacun devait boire une cannette de bière cul sec…

¤ Le karaoké, c’est un peu une institution au Cambodge. J’avais croisé au Ratanakiri un couple de Français qui y était allé eux aussi sans le savoir. Si on vous y emmène par ruse comme ça m’est arrivé, ne paniquez pas. Ceux qui y vont trouve ça naturel mais comprendront que vous ne vouliez pas rester.

¤ Les Khmers ont beaucoup souffert et on le ressent encore, notamment dans la façon de certains de vivre dans les excès en tout genre : beuveries, sexe, divorces, maîtresses. Pendant notre voyage, la mère m’a traitée de salope sans aucune raison et à plusieurs reprises, en éclatant de rire. La famille a prétexté une maladie des nerfs. Pourtant, son fils est divorcé, une des filles a un enfant sans père et toutes portaient des tenues sexy, comportement à l’opposé de mes pantalons et de mon attitude réservée.

« L’idiot du village » en Egypte.

En octobre 2008, j’étais en Egypte et comme à mon habitude, je passais mon temps à me déplacer à pied.

Un jour, alors que je me promenais dans la campagne aux abords de Louxor, un jeune se met à me suivre et à m’importuner.

Je fais demi-tour pour retourner vers le village, il fait de même. Je tente de le chasser, je fais à nouveau demi-tour. Le résultat est toujours le même.

Je n’ai pas d’autre choix que de retourner dans le village…

Les habitants, m’entendant crier, sortent de chez eux et comprennent vite la situation : c’est « l’idiot du village » qui m’importune.

Les femmes font alors une ronde autour de moi pendant que les hommes chassent l’individu puis se confondent en excuses.

En 2008, cela faisait déjà plus de 10 ans que l’Egypte subissait les attentats terroristes. Je ne me suis pourtant jamais sentie en insécurité alors que j’étais souvent seule à marcher dans des endroits parfois isolés.

Si vous voyagez en groupe, vous aurez malheureusement souvent les convois militaires ou policiers pour vous encadrer, ce qui en fait est plus angoissant que rassurant à mon avis !

De mon côté, je croisais souvent les mêmes personnes aux check-points et nous discutions à chaque fois dans une ambiance extrêmement détendue.

Pour Abou Simbel, évitez les packages proposés par tous les hôtels d’Assouan.

Il existe des bus locaux qui circulent de jour, permettent de trouver tranquillement un hébergement, de se promener dans le village, admirer le spectacle son et lumières le soir, le fabuleux lever du soleil seul face aux colosses de Ramses II puis visiter les temples avant de repartir avec un autre bus de jour. J’ai même pu être seule – et photographier sans flash – dans les deux temples.

Avec les packages, vous voyagerez de nuit dans des bus accompagnés de convois militaires roulant très vite. Il y a souvent des accidents. Vous arriverez sur le site au petit matin, après le lever du soleil. Vous repartirez après avoir passé les heures de pointe dans les temples.

Concernant l’anecdote de Louxor, elle démontre bien que vous pouvez compter sur les locaux pour vous venir en aide en cas de problème.

N’hésitez donc pas à faire appel à eux.

Voyager seule à Abu Simbel - son et lumières

Ma seule mauvaise expérience en Inde : un voisin trop collant.

Je suis toujours agacée de lire des commentaires sur la soit-disant dangerosité de l’Inde pour les femmes et les recommandations de ne pas y voyager seule.

Après 5 voyages en Inde, soit environ 8 mois à voyager seule à travers le pays, je n’ai été vraiment importunée qu’une seule fois.

Alors oui, on parle d’agressions sexuelles et de viols, notamment maritaux, en Inde et c’est une réalité.

Mais il faut le remettre à l’échelle du sous-continent peuplé de plus de 1,3 milliards d’individus !

Et surtout il faut arrêter de faire paniquer les gens inutilement… et d’insulter celles qui ne peignent pas un tableau négatif de l’Inde (parce que oui, je me fais régulièrement insultée ou accusée d’embellir la vérité ! Certaines personnes semblent refuser de croire que le harcèlement sexuel existe partout dans le monde).

Le risque zéro n’existe pas, que ce soit en Inde ou dans votre propre pays.

Ce jour-là, j’étais dans un bus entre Delhi et Jaipur après un long séjour en Inde centrale.

Nous étions un peu serrés comme des sardines sur nos sièges.

Au bout d’un moment, un siège se libère sur ma rangée de trois sauf que mon voisin, au lieu de se décaler, continuait à se coller contre moi, une main frôlant régulièrement mon bras.

Je lui demande d’abord gentiment de se déplacer et il me répond par un simple « why? » – pourquoi ?

Evident, non ? Il y a 3 sièges, nous sommes deux, nous n’avons donc aucune raison de rester collés !

J’insiste et il ne veut toujours rien entendre.

Ma seule solution a été de parler très fort pour le chasser, chose qu’il a faite en bougonnant.

Mon conseil : Une fois encore, la meilleure des solutions, c’est d’alerter les gens autour de vous.

Dans le cas précis, un jeune homme devant nous s’est retourné et n’a cessé ensuite de s’assurer que tout se passait bien.

A la descente du bus, quand j’ai demandé à ce jeune homme s’il connaissait mon quartier de destination – j’étais invitée via Couchsurfing – il m’a invitée à partager son tuk-tuk puisqu’il allait dans le même coin.

Je ne sais pas si c’était vrai ou s’il voulait simplement s’assurer que j’arriverais à bon port.

A notre arrivée, comme le chauffeur ne trouvait pas la maison, il a téléphoné à mes hôtes, a attendu que l’un d’eux arrive et a refusé que je paie la course.

Pratiquement à chaque fois qu’il m’arrive une mésaventure, quelqu’un s’empresse de faire une tellement bonne action que le problème est vite oublié !

Procession de mariage près de Jaipur au Rajasthan Inde

La seule destination d’Asie où je déconseille de voyager seule : le Sri Lanka.

Evidemment je ne me prononce que pour les destinations que je connais.

J’étais au Sri Lanka en février 2013 et j’en garde un mauvais souvenir malgré les fabuleux paysages et les belles plages.

Pourquoi ?

Tout simplement à cause du comportement de la majorité des hommes.

Je déteste les stéréotypes; pourtant, je suis obligée de reconnaître que la plupart des hommes au Sri Lanka se comporte de façon extrêmement déplacée avec les femmes.

Et ici, inutile de compter sur la police locale : ils ne se déplacent pas ou ils vous harcèlent sexuellement eux aussi !

Pour faire court, voici un petit florilège de mes pires expériences :

¤ un homme appuyé sur un arbre, se masturbant et m’appelant sur une plage du sud. La police n’est jamais venue.

¤ les hellos avec le regard systématiquement posé sur ma poitrine.

¤ les « do you want to sleep with me tonight? » – veux-tu coucher avec moi ? après à peine deux mots échangés.

¤ le jeune agent du guichet de change de la banque venant à ma guesthouse – adresse indiquée sur le document de change – pour passer la nuit avec moi.

¤ le policier d’un checkpoint me harcelant tous les jours au téléphone – numéro de portable indiqué sur le document à remplir.

¤ deux mains posées sur ma poitrine pendant le festival de Shivaratri dans un lieu religieux – rien ne les arrête.

¤ des mains baladeuses dans un bus. Malgré mes cris, PERSONNE n’est intervenu. Il a fallu attendre que je trouve un siège pour que mon voisin me questionne sur ce qui s’était passé!!!

Mon conseil : Boycottez le Sri Lanka !

Une famille de voyageurs français m’a récemment confié que leur fille s’était faite harcelée alors même qu’elle voyageait avec eux.

J’ai pu discuter ouvertement de ce problème avec deux Sri Lankais.

Le premier a reconnu être lui-même obsédé par le sexe et ne pas savoir pourquoi tous les Sri Lankais étaient comme ça.

Le second passait son temps à veiller sur moi et à me mettre en garde.

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Conclusion : en résumé, même si les préjugés ont la peau dure, il est facile de voyager seule et en sécurité.

Comme vous avez pu le constater à travers ces quelques anecdotes, il n’est pas plus dangereux pour une femme de voyager seule.

Il suffit, comme partout ailleurs, de ne pas faire n’importe quoi, de s’habiller de façon décente et en respectant la culture locale, de se montrer sûre de soi.

En cas de problème, vous pourrez le plus souvent compter sur la population locale pour vous venir en aide.

Si vous vous mêlez à la population locale et respectez leur culture, vous vous apercevrez vite qu’on fera tout pour vous faciliter la découverte du pays.

Suivez votre instinct et votre envie : on ne vous jugera pas négativement, bien au contraire, si vous vous mêlez à la population pour en apprendre plus sur leur culture.

Vous méfier de tout le monde ne ferait que gâcher votre voyage.

Nota : je ne mesure qu’1m58 !!!

A vous de jouer !

Je suis très curieuse d’avoir votre retour sur cet article !

Avez-vous déjà voyagé seule ?

Aimeriez-vous voyager seule mais avez peur de le faire ?

Avez-vous une anecdote à partager ?

Utilisez les commentaires ci-dessous.

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