Comment faire face sans heurt aux dragueurs en voyage

Vous découvrirez dans cet article mon top 3 de la pire technique de drague en voyage et la façon dont je me suis sortie de ces situations afin que vous puissiez vous en inspirer.

Si vous êtes une voyageuse solo ou même un homme voyageant seul, vous avez certainement rencontré des gens qui essayaient de flirter avec vous.

Je sais que beaucoup d’entre vous ne se sentent pas à l’aise dans ces situations et que vous vous demandez comment vous en prémunir.

Peut-être essayez-vous des astuces recommandées par d’autres, comme porter une fausse alliance ou empêcher les gens de vous approcher avec une attitude très distante. Mais vous vous êtes rendu compte que cela ne fonctionne pas vraiment et que c’est souvent pire.


Dans cet article, je vais vous raconter :

  • trois anecdotes qui me sont arrivées en voyage
  • comment j’ai géré chaque situation

Ainsi,  vous serez mieux préparé à ce qui peut vous arriver dans ces trois pays et aurez quelques conseils pour éviter que ça ne tourne mal.

Article mis à jour le 10/02/2024


Stéphanie Langlet et un Assamais, Mickey, sur le bateau pour Majuli

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La pire technique de drague au Sri Lanka : plus de bus pour rentrer chez moi.

Si vous avez lu mes conseils sécurité pour les voyageuses solos, vous savez que le Sri Lanka est la seule destination que je déconseille aux voyageuses, qu’elles voyagent solos ou entre copines.

La grande majorité des Sri Lankais a un comportement malsain avec les femmes, ce qui m’a laissé un mauvais souvenir de cette île pourtant très jolie. Je n’appelle d’ailleurs pas ces comportements de la drague. Les attouchements, les regards volontairement appuyés sur la poitrine, les « hello, do you want to sleep with me? », les actes d’exhibitionnisme, les vols de numéro de portable par les forces de l’ordre, suivis de harcèlement téléphoniques, n’ont rien à voir avec de la drague…

L’histoire la plus soft au Sri Lanka, et qui peut s’apparenter le plus à une mauvaise technique de drague, s’est déroulée à Anuradhapura.

Ce jour-là, j’avais dû aller à la banque changer de l’argent. Un jeune homme, plutôt beau gosse, m’a reçue dans son bureau. Nous avons rempli ensemble les nombreux documents tout en discutant. Il était plutôt sympathique et charmant. C’était agréable de discuter avec lui et il ne s’agissait rien de plus que d’une discussion courtoise. Pourtant…

Pourtant, très vite une fois partie, j’ai commencé à recevoir des SMS de sa part. Rien de bien méchant dans le contenu. Malgré tout je n’inscrits pas mon numéro sur un formulaire administratif pour qu’il soit volé et utilisé par un employé, aussi beau gosse et charmant soit-il.

Pire que ça, le soir alors que je venais de rentrer, ce jeune homme est venu à ma guesthouse dont il avait récupéré l’adresse sur le formulaire également. Il m’a expliqué qu’il voulait absolument me revoir et que pour ça il avait manqué le dernier bus pour rentrer chez lui, que je ne pouvais pas le laisser ainsi à la rue !

J’aurais bien évidemment pu être dure avec lui mais je ne me suis jamais sentie menacée par son attitude. Même si sa technique de drague était désastreuse, il n’a pas eu de geste déplacé et n’a pas insisté lorsque j’ai refusé. Bien au contraire, il s’est montré désolé et s’est excusé, ne cessant de répéter « but why we Sri Lankan guys are so crazy about sex? ». Il était vraiment sincère et se tenait la tête, recroquevillé sur lui-même sur un banc. Il a même fini par m’avouer qu’il avait toujours des bus pour rentrer chez lui.

Cette mésaventure illustre bien à quel point la plupart des Sri Lankais peuvent être obsédés par les femmes et le sexe, et comme certains peuvent même en avoir conscience.

Mes conseils : lorsque vous remplissez des documents officiels au Sri Lanka, n’hésitez pas à fournir une adresse différente de celle où vous résidez vraiment et un faux numéro de téléphone ou le numéro d’une guesthouse. Les deux fois où j’ai dû en remplir, le résultat a été similaire. La première fois, c’est le policier d’un checkpoint qui ne cessait de me harceler au téléphone.

Inutile de vous énerver. Votre interlocuteur peut le prendre pour de la peur et essayer d’en tirer parti. Par contre, montrez vous ferme et sûre de vous. C’est la méthode de défense la plus efficace !

Le Sri Lanka n’est pas un endroit approprié pour le Couchsurfing. Si vous voyagez seule ou entre filles, préférez une guesthouse ou un hôtel.

Rappelez-vous qu’au Sri Lanka, même si vous criez pour attirer l’attention ou téléphonez à la police, il y a peu de chance pour qu’on vous vienne en aide. Vous ne pouvez compter que sur vous, votre sang froid et vos jambes pour partir !

Bouddha assis et statues de divinités dans la grotte de Dambulla

La pire technique de drague au Cambodge : le bar à putes !

Lorsque j’étais à Stung Treng, dans le nord du Cambodge, j’ai été invitée au second jour d’un mariage.

La cérémonie mélangeait les traditions khmères et chinoises, comme souvent au Cambodge, et les mets raffinés étaient des spécialités de ces deux pays, ainsi que du Vietnam.

Pour un mariage dans une famille riche comme c’était le cas, de nombreux intervenants sont présents : le maître de cérémonie, sorte de moine laïc qui organise et effectue la plupart des rituels; l’assistant, chargé de conseiller la famille sur sa posture et ce qu’elle doit faire; le photographe; le cameraman; la troupe de chanteurs / musiciens / danseurs; la troupe pour le spectacle burlesque…

Les mariés sont sollicités tout au long de la journée. La mariée change sans cesse de coiffure, bijoux et robe, le marié simplement de tenue, et on se croirait vraiment au mariage de Cendrillon !

Cérémonie de mariage au Cambodge à Stung Treng - les mariés

En plus d’être invitée durant la deuxième journée de mariage, la famille de la mariée m’a proposée d’assister à la soirée.

J’étais évidemment très heureuse, mais je n’avais pas grand chose à mettre d’autre qu’un pantalon en toile parachute et une chemise…  Kak, le fils du groupe m’ayant invitée, a donc demandé à sa mère de me prêter une robe.

Après m’être préparée, j’ai rejoint les filles dans leur chambre. Tout de suite, l’une d’elles m’a demandé : « Veux-tu porter cette robe ce soir ? », tout en me désignant une magnifique robe traditionnelle…

Inutile de poser une telle question à une voyageuse obligée de mettre sa féminité de côté en voyage !

Je me suis vite retrouvée enfermée dans la salle de bains, tentant désespérément de faire entrer ma poitrine dans les deux cônes prévus à cet effet, tout en fermant ladite robe de princesse. Heureusement, les filles sont venues m’aider et je me suis transformée en apsara, ces danseuses célestes à la poitrine bombée et fortement remontée.

Nous nous sommes ensuite rendus chez le coiffeur, où on m’a fait des bouclettes et où on m’a maquillée. On m’a prêté des chaussures, et je me suis retrouvée au bras de Kak, très fier de m’accompagner à notre table.

Sur le podium, les animateurs faisaient le show et les chanteurs se succèdaient.

Parmi eux, une des filles de la famille, très à l’aise. J’ai en fait été invitée par une célèbre chanteuse et animatrice télé khmère !!!

Nous avons dansé toute la soirée, à la mode cambodgienne, en tournant autour d’une table et en bougeant lentement les mains.

Nous avons accompagné les mets traditionnels… de whisky soda. A chaque fois que quelqu’un voulait boire, il fallait trinquer avec toute la table, qui devait l’accompagner ! Le plus âgé devait porter son verre plus haut que les autres, et le premier verre devait être fini d’un seul trait…

Les princesses khmères, y compris la mariée, se sont transformées peu à peu en jeunes femmes délurées, faisant des compétitions de vidage de cannette de bière d’un trait et mettant leurs faux ongles dans le nez de leurs enfants…

Jusque là, même si les princesses ont fini par manquer de grâce, tout s’est plutôt très bien passé.

La mariée lors de la wedding party, très jolie avec ses bijoux et sa robe... mais ivre !

Le lendemain, la famille m’a proposé de me joindre à eux pour visiter le Mondulkiri.

Nous sommes donc partis à 13 (la grand-mère, les parents, les enfants, les petits-enfants, les cousins et un voisin) dans deux gros quatre-quatre très confortables et climatisés. Destination : l’hôtel au bord du lac de Sen Monorom, la ville « in the middle of somewhere ».

La famille était aussi contente que moi que nous puissions passer quelques jours supplémentaires ensemble, et voulait même que je l’accompagne à Bangkok quelques jours plus tard. Mais j’étais venue découvrir le Cambodge et avec l’intention de visiter les temples d’Angkor. J’ai donc poliment refusé.

Nous avons donc passé deux jours au Mondulkiri brûlé par la sécheresse, alternant visites de plantations, prières dans des pagodes perdues dans la montagne et baignade aux cascades de Bousra.

La région était enchanteresse et m’a confortée dans mon envie de la redécouvrir lors d’une prochaine saison des pluies. Mais c’est aussi là que les choses ont commencé un peu à se gâter, avec la mère qui m’a soudain traitée de salope sans aucune raison. Les autres membres de la famille ont eu beau trouver ça drôle et me dire qu’elle avait un comportement très changeant et bizarre, je n’ai trouvé ça ni drôle, ni respectueux…

Kak, le fils de la famille, avait un gros faible pour moi malgré mon attitude distante.

Un soir, alors que nous dînions au whisky… comme tous les soirs…  deux « officiels » de la province se sont joints à nous.

A la fin du repas, la chanteuse leur a remis une grosse liasse de billets pour qu’ils aillent faire la fête et trinquer à sa santé.

J’ai vite compris qu’il s’agissait de dessous de table.

Nous étions allés voir des terrains à acheter.

Et au Cambodge, comme dans beaucoup de pays asiatiques, il suffit de quelques billets aux officiels pour faire expulser une famille qui vit sur des terres depuis des générations et obtenir un titre de propriété en bonne et due forme…

Alors que nous rentrions à l’hôtel, le fils me demande de l’accompagner pour ramener la voiture.

Mais au lieu de prendre le chemin du parking, notre voiture se met à suivre les deux hommes.

La voiture de Kak prend la direction de la ville.

– Heu… On va où là ? Ce n’est pas le chemin de l’hôtel.

– Non, on va au karaoké. Ma soeur a donné 100 dollars à ces deux hommes pour qu’ils aillent chanter une chanson. On les accompagne.

– Mais… Il y a des « hôtesses » là-bas, n’est-ce pas ?

– Oui, ça te dérange ?

– C’est-à-dire que… oui !

– On va juste les accompagner un petit moment.

Mouais, super…

Le parking est sombre. Le videur nous salue, nous entrons dans un couloir à la lumière blafarde. Des filles attendent, l’une d’elles m’observe, gloups…

Un deuxième couloir, avec de nombreuses portes de chaque côté. Je suis de moins en moins rassurée…

Nous entrons dans la première pièce, entièrement capitonnée. Un long canapé d’angle l’occupe presque entièrement. Mais qu’est-ce que je fous là ?!!

La fille de l’entrée pénètre dans la salle et s’installe entre l’un des hommes et moi. Je l’aurais parié… D’autres lui emboîtent le pas.

Les hommes commandent de la bière et les filles s’empressent d’aligner les canettes sur les deux tables basses. Elles apportent de quoi grignoter et de la glace. La sono hurle, le grand écran s’allume. Pas moyen de s’esquiver, il faut à nouveau trinquer… et boire.

Le plus jeune des hommes choisit sa chanson, il chante plutôt bien. Son comparse, totalement bourré depuis un bon moment, se met à hurler dans le micro et les larsens m’attaquent le cerveau…

– Allez, regarde, choisissons une chanson et je vais t’apprendre à chanter.

– Non Kak, sans façon. Et puis j’ai très mal à la tête là, je ne me sens vraiment pas bien.

– Bon, ok, je chante une chanson et on y va.

– Ca va, on peut rester un peu… mais pas trop longtemps… (on ne rit pas je vous prie !)

Je dois vraiment avoir l’air à l’agonie. Ma voisine a envoyé une de ses camarades me chercher des serviettes glacées. Elle m’en offre une que je colle aussi sec sur mon front. Purée, ma tête va exploser !

Le vieux n’insiste plus pour que je chante, il voit bien que je ne suis pas en forme et que je ne suis pas l’occidentale qu’il aimerait… Et puis il est bien trop occupé à essayer de faire danser une des hôtesses manifestement peu intéressée par sa personne.

Kak a fini de chanter « Allez, on y va ».

– D’accord, désolée, je ne me sens vraiment pas bien.

L’air extérieur me fait un peu de bien. Dans le hall de l’hôtel, nous croisons une des soeurs de Kak.

– Vous venez d’où ?

– On était au karaoké.

– Oh non, s’exclame t’elle avec un gloussement lubrique. Vous allez passer la nuit ensemble!!!

– Of course not ! Allez, bonne nuit tout le monde, je file me coucher !

Emmener la femme qu’on veut séduire dans un bar à putes, n’est-ce pas la pire technique de drague ?

Mes conseils : ¤ Restez toujours maître(sse) de vos sens. Alors que toute la famille buvait son whisky sec ou un peu arrosé de soda, je dosais le mien comme du sirop. En tant qu’homme, vous avez peu de chance de vous faire agresser sexuellement, mais vous avez beaucoup plus de chance qu’une femme de vous faire dévaliser et agresser physiquement.

¤ Le karaoké, c’est un peu une institution au Cambodge. Si on vous y emmène par ruse comme ça m’est arrivé, ne paniquez pas. Ceux qui y vont trouve ça naturel mais comprendront que vous ne vouliez pas rester. Si votre interlocuteur insiste pour que vous restiez, prétextez que vous ne vous sentez pas bien.

Mon soupirant, sa mère et les mariés de Stung Treng

La pire technique de drague au Vietnam : Speed dating dans un bus.

Contrairement à beaucoup de voyageurs, j’ai adoré mon voyage au Vietnam.

En 4 semaines, j’ai fait une boucle dans le nord, au départ d’Hanoi.

Je me suis déplacée essentiellement en bus local mais aussi parfois en stop, notamment lorsque je me suis faite virer d’un bus en pleine montagne pour refuser de payer mon ticket beaucoup plus cher !

Ce voyage m’a permis d’être surtout en contact avec les minorités ethniques, qui se sont toujours montrées adorables avec moi.

Pendant mes 2/3 premières semaines, je n’ai croisé aucun touriste.

Un jour, lors d’un long trajet en bus, nous nous sommes arrêtés pour le repas.

Avant de repartir, un groupe m’a invitée à partager un café autour d’une cigarette.

J’ai accepté, me suis assise avec le groupe et nous avons tranquillement papoter avant de remonter dans le bus…

Une fois de retour, un des garçons est venu s’asseoir à côté de moi.

Une discussion s’engage et termine par un « do you want to sleep with me tonight? » (veux-tu coucher avec moi ce soir ?).

Je réponds par la négative au milieu d’un fou rire.

Deuxième garçon…

Nous échangeons quelques mots jusquà la fameuse question : « do you want to sleep with me? »

Toujours la même réponse.

Les garçons se sont ainsi succédés, jusqu’à ce qu’ils réalisent enfin que la réponse resterait toujours la même.

Mon conseil : Dans ce genre de situation, inutile de paniquer ou de s’énerver.

Ces jeunes ont simplement tenté leur chance et il n’y avait aucune insistance, geste déplacé ou agressivité. Personne ne s’est permis ne serait-ce que de me toucher le bras.

Les autres passagers auraient pu être alertés en cas de problème.

La meilleure parade, c’est de le prendre comme une plaisanterie pour que chacun sauve la face.

Votre interlocuteur est direct, soyez tout autant directe !

Femme de la tribu Dzao rouge confectionnant de l'artisanat

Conclusion : les hommes ne sont pas à l’abri non plus.

Bien que ces anecdotes soient arrivées à une femme, un homme n’est pas à l’abri de ce genre d’attitude.

Plusieurs voyageurs masculins m’ont confié avoir été très mal à l’aise dans certaines situations.

Les plus classiques : le comportement très entreprenant des hijras, les transsexuels indiens, des lady boys, les transsexuels thaïs, les jeunes femmes thaïes dans certains quartiers de Bangkok.

Les conseils restent les mêmes : ne pas s’énerver, rester maître de soi et de ses sens (alcool, drogue), ne pas paniquer, alerter les gens autour de soi, ne pas s’aventurer dans des lieux isolés de nuit ou des endroits où les locaux vous déconseillent d’aller, ne tournez pas autour du pot et dites franchement mais gentiment que vous n’êtes pas intéressé.

Quelle est d’après vous la pire technique de drague en voyage à laquelle j’ai été confrontée ?

Et vous, quelle est la vôtre ? N’hésitez pas à nous la raconter dans le champ formulaire ci-dessous.

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Comment faire face sans heurt aux dragueurs en voyage

2 commentaires sur “Comment faire face sans heurt aux dragueurs en voyage

  1. Hello Stéphanie,
    Sacrés histoires !
    Merci pour le lien.
    Je pensais me rendre au Sri Lanka en 2019 je ne pensais pas que les hommes seraient comme ça… ça va être l’aventure aahha. Ca va je ne voyagerai pas seule 🙂
    Pour le Cambodge quelle anecdote, je pense qu’il a été maladroit et qu’en fait comme y avait une occasion de sortir avec les deux officiels alors il a voulu en profiter et t’y emmener pensant que tu allais aimer. Mais je comprends… 😀

    1. Coucou Rattana,
      Oui, le Sri Lanka c’est l’enfer pour les voyageuses. Comme je le dis, c’est l’anecdote la plus soft, le reste était vraiment du harcèlement sexuel. Ca arrivait tous les jours !
      Pour le Cambodge, c’était effectivement de la maladresse. Il était très très intéressé par moi et encore aujourd’hui il lui arrive régulièrement d’écrire des commentaires sur Facebook… « I miss you baby », etc. De mon côté, ça me fait encore bien rire qu’on ait voulu me séduire en m’emmenant dans un karaoké khmer 😀

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