Quitter la France définitivement pour partir vivre en Asie est un projet qui trotte dans ma tête depuis fort longtemps…
Plusieurs choses me retenaient pour passer à l’action :
- Westie Jahan n’aime pas les fortes chaleurs.
- Jahan n’est pas un bagage et il est hors de question qu’il voyage dans la soute d’un avion !
- Il est hors de question que je parte sans mon petit Jahan.
- Je voulais être sûre de ma décision et que ça ne soit pas une fuite.
- Je ne savais pas trop dans quel pays m’installer.
- Je craignais de ne pas réussir à gagner suffisamment ma vie en travaillant en Asie.
Début 2024, alors que j’avais enfin trouvé une sérénité chèrement gagnée et que je me sentais en harmonie avec mon environnement, un terrible évènement m’a décidée à passer à l’action, en sachant que j’étais prête.
Dans cet article, vous découvrirez :
- l’idée que j’avais de quitter la France pour vivre en Asie
- l’évènement qui a déclenché mon passage à l’action pour quitter la France
- Pourquoi je vais quitter la France définitivement
- Le projet de voyage avec Westie Jahan
Article écrit le 5 mars 2024.
Mon idée de quitter la France et vivre en Asie.
J’ai découvert l’Asie pour la première fois en 2007, avec Java et Bali. Dès lors, je n’ai eu de cesse d’y retourner pour découvrir de nouveaux pays et régions : la Chine, Sulawesi, la Birmanie, le Cambodge, le Vietnam, l’Inde, etc.
Malheureusement, la pandémie est tombée au moment où je commençais à lancer mon activité de guide touristique au Pays Basque. Depuis 2018 et mes 3 mois en Inde tribale, je n’ai pas pu repartir…
Cette pandémie m’aura permis de me mettre à la méditation, notamment le wisdom yoga ou yoga de la connaissance. Le yoga de la connaissance m’a permis de mieux me connaître et de sortir de l’état de stress post-traumatique dans lequel j’avais basculé au fil des traumatismes.
Grâce à un long travail de connaissance de moi, j’avais le sentiment d’avoir enfin trouvé la sérénité et le parfait équilibre entre mon amour de la nature, des animaux, de la connaissance et des interactions sociales.
J’avais décidé de retirer ma maison de la vente, pour rester dans cet environnement naturel où je me sentais en harmonie avec les éléments. Retourner vivre sur le BAB – Bayonne-Anglet-Biarritz – pour développer mon activité de guide, n’était plus une priorité. J’avais le sentiment d’être enfin à ma place et d’avoir trouvé le parfait équilibre entre mon travail et mes loisirs.
Le matin, après un câlin à Jahan et notre petit-déjeuner, je me mettais à travailler sur les circuits en préparation, les collaborations et mises à jour du blog. Je mangeais souvent à l’heure espagnole. A l’heure où mon corps m’aurait réclamé une sieste, quelle que soit la météo, je partais marcher 10kms ou plus dans la nature, avec Jahan, tout en méditant avec Insight Timer. Au retour, après une breuvage réconfortant, parfois un petit chocolat, je me remettais à travailler jusqu’au soir.
L’équilibre parfait…
Jusqu’à ce 11 février 2024…
La journée cauchemardesque qui a déclenché mon passage à l’action pour quitter la France.
Ce dimanche-là, Jahan et moi avons poussé jusqu’au centre du village de Saint Barthélémy. C’est au retour, vers 16h, que nos vies ont failli s’arrêter net…
A l’approche de la dernière maison avant Biaudos, nous avons aperçu un chien croisé labrit, que j’avais dû un jour repousser avec succès. J’étais tellement peu rassurée par son attitude que je n’avais ce dimanche osé passer devant sa maison que parce qu’il semblait absent. La fois d’avant, ça faisait 9 ans que je n’avais pas osé passer devant cette maison, parce qu’à l’époque c’était toute une meute de chiens très agressifs qui sévissait et leur propriétaire s’était montré tout aussi agressif !
A la vue du chien, Jahan s’est mis à ma droite, peu rassuré. Ressentant sa peur, moi qui n’aie jamais eu peur des chiens, je me suis mise à flipper, me répétant dans la tête « calme-toi, Stéphanie, ou il va sentir ta peur ». Evidemment, plus je cogitais, plus ma peur montait…
En une fraction de seconde, sans que je réalise bien ce qui se passait, le chien me sautait dessus pour m’attaquer. Pendant de longues minutes, j’ai fait l’objet d’un véritable acharnement. Mon bras droit me servait à faire barrage entre le chien et ma carotide, pendant que ma main gauche tentait désespérément de l’éloigner. Ses crocs tentaient de percer l’épaisseur de ma doudoune et de mon épais sweat technique de randonnée. Ils s’enfonçaient sans peine dans ma main. Parfois, ils alternaient entre mes deux avant-bras. Pour m’épuiser davantage, ils se sont plantés sans difficulté dans ma jambe droite, peu protégée par mon pantalon fin de randonnée. Puis il a repris sa longue, tenace et de plus en plus forte prise autour de mon poignet droit…
Ci-dessous l’état de la paume de ma main droite, le lendemain de l’attaque, avant la chirurgie exploratoire. Les crocs ont été enfoncés jusqu’aux cartilages… J’ai eu beaucoup de chance : ils n’ont sectionnés aucun tendon ou nerf malgré les plaies sur ceux-ci…
Ci-dessous, l’état de ma jambe, plus de 3 semaines après l’attaque…
La chirurgie exploratoire n’ayant concerné que la main, un nettoyage en profondeur a de nouveau été nécessaire le 5 mars – pour rappel, attaque le 11 février. Les crocs s’étant enfoncés profondément là aussi, les germes ne cessent de remonter, empêchant la cicatrisation normale…
A bout de force, j’étais sur le point de m’évanouir. Mes cris de terreur, de douleur, mes appels au secours restaient tragiquement vains et plus aucun son ne pouvait sortir. J’avais juste cette certitude : j’allais mourir…
C’est à ce moment que le chien m’a lâchée pour se jeter sur Jahan, à qui j’avais crié de s’enfuir. En quelques secondes, il était sur lui. J’allais assister totalement impuissante au massacre de mon bébé et je n’avais plus la force de faire un seul mouvement, totalement anesthésiée par la douleur et la terreur.
Puis le chien a tenté d’attraper Jahan à la carotide… L’adrénaline a repris possession de mon corps, lui permettant de se remettre en mouvement, de courir vers mon pauvre amour pour tenter de le sauver. J’étais en mode automatique, incapable de réfléchir ou de réaliser que je me remettais en danger. Le chien m’a réattaquée, alternant ses attaques sur Jahan et moi.
Soudain, un miracle s’est produit : l’attaque a cessé et le chien est reparti chez lui. Est-ce ses maîtres qui se sont enfin décidé à intervenir et l’appeler ? Est-ce la voiture qui nous a secourus, paniqués et terrorisés, en état de choc, au milieu de la route ? Je ne le saurai jamais, mais nous sommes miraculeusement en vie Jahan et moi…
Nos sauveurs nous ont ramenés à la maison et appelé les pompiers. Vu l’état de mes blessures, ces derniers ont pris la décision de me transporter à la clinique Aguiléra et aux urgences de SOS main. Mon bras droit était tellement enflé et douloureux qu’ils ont dû mettre une attelle avec du froid pour me soulager.
Ci-dessous les contusions sur mon bras droit.
Je ne suis pas tombée. Il s’agit « seulement » de l’effet des morsures, pourtant à travers ma grosse doudoune et mon épais sweat… Plus de 3 semaines après, j’ai toujours des boules qui se sont formées au niveau des morsures, sur mes deux avant-bras. A gauche, c’est même un gros kyste qui semble s’être formé…
Ci-dessous, le côté dorsal de la main droite 10 jours après la chirurgie.
Le chirurgien ne pouvait pas refermer complètement, à cause du risque d’infection. Il a donc mis des points lâches où il pouvait.
Pourquoi je vais quitter la France définitivement.
Aussi cauchemardesque et traumatique soit-il, et même si la reconstruction physique et psychologique prendra encore beaucoup de temps, j’ai le sentiment de bénéficier aujourd’hui d’un bonus de vie. Jahan et moi aurions dû mourir ce 11 février 2024.
Confucius a dit : « On a deux vies. La deuxième commence quand on réalise qu’on n’en a qu’une. »
Au fil des jours qui ont suivi l’attaque, j’ai réalisé qu’il manquait le côté voyage dans mon équilibre de vie. Je n’ai plus envie d’attendre d’avoir suffisamment développé mon activité de guide touristique, ou d’avoir vendu mes biens immobiliers, ou encore d’être à la retraite pour pouvoir profiter pleinement de la richesse du monde.
Mon dernier voyage, de 3 mois en Inde tribale, remonte à début 2018. Indéniablement, le voyage manque à ma vie ! Et en restant en France, je ne pourrai jamais découvrir toutes les cultures fascinantes qui m’attirent en Asie… mais aussi en Océanie…
Le projet de voyage avec Westie Jahan.
Partir sans mon petit amour est juste inconcevable pour moi. Ce projet, c’est NOTRE projet !
Jahan a toujours adoré découvrir de nouveaux endroits et il se montre toujours d’une grande curiosité. Son prénom signifie… le Monde !
J’ai donc décidé de partir de France vers l’Asie par la route, et de prendre le temps de découvrir certains des endroits et pays en chemin et sans timing précis; certains pour quelques jours, d’autres pour quelques semaines, d’autres encore pour plusieurs mois.
La Croatie, la Grèce et la Turquie devraient faire partie des étapes les plus importantes sur notre route et nous devrions être prêts à partir avant la fin de cette année.
Le point d’entrée pour l’Asie sera déterminé seulement quelques mois avant d’y entrer, en fonction de la stabilité politique des différentes portes d’entrée. L’Iran me tente beaucoup pour la référence à Persépolis, mais son régime actuel et sa vision des chiens, vus comme impurs, sont incompatibles avec ma vision du monde.
Pour le moment, je n’ai pas non plus d’idée précise de l’endroit où je souhaiterais nous installer en Asie. Bali aurait été la destination idéale, si les chiens pouvaient toujours y entrer. Mais tant de choses ont le temps de changer d’ici là !
Par contre, une fois en Asie, j’aurai un accès facile vers toutes ces cultures et peuples fascinants que l’on trouve en Océanie : Vanuatu, Papouasie, Îles Cook, Samoa, Tonga, Îles Salomon…
Conclusion – Quitter la France définitivement… et voyager.
Vous savez désormais pourquoi j’ai décidé de quitter la France définitivement avec mon petit westie, et vous connaissez les grandes lignes de mon nouveau projet de vie.
Les prochains articles de cette catégorie « Digital Nomade » seront consacrés à des thèmes précis, des questions que vous pouvez vous poser si vous avez un projet similaire: transport en commun ou véhicule personnel?, formalités administratives, itinéraire, etc.
Le 2ème article de préparation de notre départ est sur la 2ème grande étape de réflexion : le choix du mode de transport. Si vous souhaitez partir en vacances avec votre animal de compagnie, vous y trouverez des informations importantes.
Avez-vous déjà envisagé de quitter la France définitivement ? Êtes-vous passé à l’acte ? Avez-vous des conseils à partager, des questions ? N’hésitez pas à nous en faire part en commentaire.
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Notes et Références.
- Jnana Yoga ou la connaissance absolue – Yay
- Trouble de stress post-traumatique (TSPT) – Le Manuel MSD
- Insight Timer
Effarant !
Ta pauvre main me fait froid dans le dos…
J’espère que ton youyou et toi êtes bien remis de cette sinistre histoire !
Bisous mon petit Indee.
Merci mon Michel ! La jambe est presque guérie. La main, beaucoup plus compliqué entre les adhérences, la perte de mobilité, l’ensemble du corps qui compense la perte de mobilité…
Jahan n’a pas développé de peur des chiens, mais il n’est pas rassuré quand on part se promener dans le quartier. Il a peur qu’on retourne vers ce chien…
Quant au soutien des différentes administrations, c’est juste lamentable. J’ai dû remuer ciel et terre pour pouvoir déposer plainte. Aucun bilan véto n’a été fait sur le chien. Tout le monde (gendarmerie, mairies, préfecture) est au courant de la dangerosité de ce chien. Ca n’affole PERSONNE !
Bisous Michel.