Vous allez bientôt au Cambodge et vous demandez si vous devriez visiter Battambang ?
De trop nombreux voyageurs n’incluent que les temples d’Angkor à leur séjour au Cambodge, ne faisant du pays qu’une courte extension à leur voyage en Thaïlande.
Pourtant le Cambodge a bien plus de merveilles à offrir que Siem Reap et ses temples.
La ville de Battambang en est une et je vous explique pourquoi j’ai aimé cette ville et pourquoi vous devriez la visiter dans cet article !
Battambang a été une escale parfaite sur mon chemin entre Phnom Penh et les temples d’Angkor.
Une autre raison de m’y arrêter, c’était d’emprunter le bateau d’ici jusqu’à Siem Reap, un bel itinéraire de plusieurs heures qui permet de profiter des beaux paysages de la campagne khmère tout en observant la vie le long du Mékong, du Tonlé Sap et de leurs villages flottants. Un trajet de 8 à 10h selon le niveau de l’eau et le sens – plus rapide de Battambang à Siem Reap.
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Sommaire.
Visiter les beaux temples khmers de Battambang.
J’ai commencé à marcher sur la route plate vers Aek Phnom, un temple angkorien à 12 kilomètres de la ville.
Je pensais que je quitterais rapidement Battambang après quelques visites dans les pagodes les plus importantes.
Mais quand on est aussi curieuse de la culture et des traditions que moi, chaque pagode ou événement est aussi une bonne raison de passer de longues heures à parler avec la population locale…
J’ai donc commencé à visiter une première pagode dont la rampe d’escalier représentait le barattage de la mer de lait. Cette scène très connue de mon livre préféré, le Ramayana, est souvent représentée sur les murs des temples et je l’ai beaucoup vue plus tard dans les temples d’Angkor.
Le deuxième intérêt de cette pagode est son cimetière tranquille où l’on trouve de nombreuses tombes circulaires chinoises magnifiquement décorées. Il est possible de voir des bambous, des animaux, des dragons et des phénix, quelques scènes de la vie quotidienne, des poissons porte-bonheur….
Discuter avec les moines bouddhistes.
La pagode suivante était un endroit extrêmement vénéré par le peuple khmer, particulièrement les moines.
Ils y apprennent tout en pali, la langue sacrée du bouddhisme du sud (Birmanie, Sri Lanka, Laos, Thaïlande et bien sûr Cambodge).
Son jeune leader est particulièrement respecté pour ses importantes connaissances.
Tous les moines se promènent avec une mini-radio pour écouter les textes sacrés.
Le lieu est tellement réputé que les moines viennent de tout le pays pour étudier et doivent partager les cellules à quatre ou cinq, faute de place.
Détail amusant : un groupe de Français est arrivé et a été très surpris de voir que j’étais assise tranquillement avec les moines. Cela m’a rappelé les préjugés que j’avais avant ma rencontre avec les moines birmans en Thaïlande, lorsque je pensais qu’une femme ne pouvait pas parler aux moines bouddhistes, ou devenir amie avec eux. En fonction du courant, les intéractions autorisées entre les moines bouddhistes et les femmes peuvent être très différentes. De tous mes voyages, le Cambodge a été l’endroit où les rapports avec les moines étaient les moins stricts.
Déjeuner dans un temple de Battambang.
Quelques mètres plus loin, beaucoup de gens quittaient un temple.
J’ai tout de suite été invitée à m’asseoir par terre et à partager le déjeuner avec un groupe de femmes : riz, légumes, poisson, et même des galettes de riz colorées et collantes, des mangues fraîches. Une des femmes parlait un peu français. Elle m’expliqua qu’ils avaient prié et fait des offrandes en hommage à trois moines morts quelques années plus tôt.
Avant de partir, j’ai voulu les prendre en photo. Sans attendre, tous se sont mis à arranger leurs cheveux et leur tenue en riant. C’est toute une partie du groupe de nettoyage de la pagode qui sera sur ma photo, fièrement assis devant l’autel !
Dans la cour, les statues représentent les scènes des combats du Râmâyana. Cette célèbre épopée mythologique asiatique est commune à de nombreux pays : l’Indonésie, où l’un des spectacles les plus célèbres pour les touristes a lieu au temple de Prambananan près de Borobudur (un spectacle pour la population locale peut durer toute la nuit); l’Inde où il y a beaucoup de représentations de Kathakali avec des scènes du Râmâyana; la Thaïlande, la Birmanie, la Malaisie, le Laos…
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Découvrir les rituels de crémation khmers.
Alors que ma visite du Nord-Est du Cambodge avait été marquée par des invitations à des mariages, celle de Battambang a été marquée par les crémations et enterrements…
Alors que je continuais à marcher sur la route vers Aek Phnom, j’ai une fois de plus bifurqué en suivant la musique que j’entendais.
J’ai découvert un lieu préparé pour une crémation. La musique m’a ensuite conduite devant une maison où des funérailles avaient lieu. Immédiatement, une jeune femme m’a proposé de m’asseoir et de découvrir la cérémonie.
Un à un, les invités, vêtus de blanc, venaient à notre table pour donner de l’argent. On inscrivait leur nom et le montant du don sur un carnet de notes, et le billet de banque était mis dans une tasse en argent. Un bracelet rouge était attaché autour d’un de leurs poignets. Dans la croyance khmère, cela évite la fuite des dix-neuf âmes, une telle cérémonie étant particulièrement favorable à un mélange des âmes de la famille et des invités avec celle du mort. Trois bâtonnets d’encens, attachés ensemble à l’aide d’un billet de banque et décorés de bonbons et de fleurs, ont été offerts à tout le monde. L’encens sera remis à la famille une fois arrivés au lieu de crémation.
Pendant ce temps, les parents priaient autour du cercueil, décoré de fleurs, de bougies et de guirlandes lumineuses. Il y avait la photo du mort, des offrandes de nourriture et de boisson, de l’encens et des bougies sur une petite table.
Une lumière verte éclairait la photo, ce qui donnera une sensation étrange à une amie chinoise qui regardera ma photo plus tard (pour elle, le vert représente la couleur des fantômes en Chine et on n’utilise jamais cette couleur de lumière).
Les moines étaient présents. La famille priait avec eux et leur offrait des offrandes.
Petit à petit, les décorations du cercueil ont été retirées. La famille a été prise en photo avec le cercueil, comme je l’avais déjà vu chez les Torajas sur l’île indonésienne de Sulawesi.
Leurs vêtements étaient recouverts d’une sorte de costume en papier blanc. Les hommes portaient un bandeau blanc avec un rectangle doré, tandis que les femmes portaient une coiffe de la même couleur.
Un jeune homme portait des vêtements différents et avait une fonction spéciale. Je pense qu’il s’agissait d’un jeune moine parent du défunt, venu spécialement pour la crémation.
Participer à une procession de crémation.
Le cercueil a été mis sur un véhicule rempli de plantes vertes.
Les moines ont pris place avec le maître de cérémonie, la famille et le jeune moine à l’apparence étrange. Le maître de cérémonie lui a fait une couronne de verdure et l’a mise sur sa tête.
La procession a commencé et nous avons fait le tour du village avant de rejoindre le lieu de la crémation où le cercueil avait été déposé. Les moines et la famille ont tourné autour trois fois.
Les parents sont ensuite allés sur la plate-forme pour prier devant le défunt. Les moines (sauf un) et le jeune homme sont partis à ce moment-là.
La famille priera avec le maître de cérémonie et le moine pendant tout l’après-midi. Le moine expliquera notamment que le mort s’est noyé.
Visite de Aek Phnom et nuit de crémation.
Pendant ce temps, l’un des invités m’a emmenée à Aek Phnom sur sa moto.
L’hospitalité asiatique fait que, bien souvent, je sais que je peux compter sur les gens pour finalement découvrir l’endroit où j’avais prévu d’aller s’il est intéressant !
À notre retour, nous avons été invités à déjeuner par la famille.
Lors de la crémation, la famille a continué à prier, le moine était assis dans une posture de méditation, sans bouger. La plate-forme était illuminée et les gens qui le voulaient chantaient des chants sacrés.
Malgré la gentillesse de mon chauffeur, j’ai trouvé plus sûr de retourner à Battambang sur le scooter de la jeune femme qui m’avait invitée pour la crémation.
Je n’ai malheureusement pas pu assister au bûcher de crémation. Les parents d’Ona étaient inquiets de la savoir dehors pendant la nuit et nous avons dû rentrer tôt.
Vidéo de la Crémation.
Conclusion.
Battambang s’est révélé un excellent endroit pour découvrir la culture khmère, à travers ses temples et cérémonies.
Même si vous n’avez prévu de n’y rester qu’un petit moment au cours de votre trajet entre Phnom Penh et les temples d’Angkor, je vous recommande vivement de visiter quelques uns de ses temples et de vous laisser porter par son atmosphère de petite ville tranquille.
Et vous, avez-vous déjà visité le Cambodge ?
Pourquoi recommanderiez-vous de visiter Battambang ? Avez-vous des conseils à partager ?
Allez-vous visiter Battambang lors de votre prochain voyage au Cambodge ?
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