L’ile de Korcula avait tout d’une carte postale.
Une mer turquoise, des venelles de pierre, un nom accroché à Marco Polo.
Mais derrière les clichés lisses, il y avait autre chose.
Une solitude douce. Une procession inattendue. Des daims trop habitués aux selfies.
Et cette sensation étrange, d’effleurer l’âme d’un lieu sans jamais la posséder.
Je n’avais pas prévu d’y poser mes valises.
C’est une déconvenue à Dubrovnik qui m’a menée là.
Et comme souvent, c’est dans l’imprévu que le vrai commence.
Une mer turquoise, des pierres blondes, et ce silence… étrange après Dubrovnik, presque ancien.
Article publié le 27 juillet 2025 – expérience vécue en juin 2025
Comment aller de Dubrovnik à Korcula?
C’est le ferry du matin qui m’a menée à Korčula.
Un départ à 7h45, quai animé mais pas bondé, et cette impression d’entrer dans une faille du temps.
Compagnie Krilo, Tpline (catamarans) ou Jadrolinija, selon les jours : compte 2h à 2h30 de trajet, pour une trentaine d’euros. Si tu veux une place près des fenêtres, arrive tôt.
Il existe bien des bus entre Dubrovnik et Korčula, avec traversée incluse, ou la voiture de location… mais rien ne remplace cette sensation d’abandon qu’offre la liberté du bateau et des transports en commun.
Voir la côte s’éloigner lentement, frôler les îles, ne rien faire.
C’est là que le slow travel commence : non pas à l’arrivée, mais dans le lâcher-prise du trajet.
👉 (Pour comprendre pourquoi je ne me suis pas éternisée à Dubrovnik, je te renvoie à cet article plus personnel sur mon passage à Dubrovnik).
Où dormir à Korcula sur l’île de Korčula ?
Je n’avais rien réservé.
Le matin même, l’office de tourisme m’a conseillé la Guesthouse Korunić, dans la ville de Korcula (oui, Korcula est à la fois le nom de l’île et de la ville où arrivent la plupart des bateaux) : une maison simple, à deux pas du centre historique et du port, avec un grand toit-terrasse suspendu entre mer, montagnes et clochers.
L’accueil a été direct, chaleureux, presque maternel.
Un joli studio, propre, climatisée, très bien équipé. Environ 60 € la nuit en juin, sans fioriture mais avec ce sentiment rare : celui d’être attendue.
Les hôtes habitent sur place, vivent à l’année à Korčula en Croatie, et transmettent cette douceur discrète qu’on ne trouve pas dans un hôtel à Korčula, plus impersonnel.
C’est ce genre de logement que je cherche.
Ancré, local, humain.
Il ne s’affiche pas toujours en ligne. Il se partage. Et soutient, sans le dire, un tourisme plus juste.
Marco Polo à Korčula : piège à touristes ou vraie rencontre ?
Je t’avoue que je ne comptais pas visiter le centre Marco Polo.
Mais l’office de tourisme m’y a invitée pour me faire oublier le goût amer laissé par l’accueil à Dubrovnik.
Le centre Marco Polo à Korčula ne paie pas de mine, mais les photos anciennes, la vue depuis la tour, et surtout le récit – mêlé de mythes et de mémoire – m’ont touchée.
Alors, piège à touristes ?
Peut-être.
Mais il y avait dans les murs quelque chose de sincère. Comme si l’île murmurait encore : « Il est né ici. Ou peut-être pas. Mais nous le portons en nous. »
Et cela m’a suffi.
Parce qu’au fond, ce n’est pas l’exactitude historique qui compte, mais le lien qu’on crée avec une mémoire, même floue.
Et cette tension-là – entre storytelling et racines – dit quelque chose de l’âme de l’île de Korčula tout entière.
Island hopping autour de Korčula : Badija, Vrnik, Lumbarda
La veille, j’avais repéré les horaires sur un petit panneau au port.
Rien d’automatisé. Pas de site centralisé. Juste une suite de trajets en bateau-taxi qu’on combine selon ses envies.
On achète les billets à bord. On choisit ses arrêts. Et on garde un œil sur l’heure du dernier retour vers Korčula, sous peine de devoir passer la nuit sur place.
C’est cette souplesse qui m’a plu.
Pas de programme rigide. Juste une promesse : celle d’explorer l’île de Korčula autrement, au fil de l’eau.
Badija : l’île aux daims, entre émerveillement et malaise
C’est la plus connue des îles voisines, et on comprend vite pourquoi.
Une abbaye franciscaine au bord de l’eau, des sentiers à l’ombre des pins, des daims qui s’approchent à quelques centimètres, habitués aux touristes.
D’abord, j’ai souri.
Ensuite, j’ai ressenti un malaise.
Comme à Bali, où les singes sont devenus mascottes et agressifs malgré eux, objets de selfie et de chips sucrées.
Ici, la beauté se mélange à la gêne. Il manque du personnel. Des rappels clairs. Car les panneaux ne suffisent pas.
Une famille est arrivée avec un gros sac plastique rempli de pommes. Sous les bravos et selfies des touristes, ils ont nourri les daims.
Je vous laisse imaginer ce que donnera la réaction d’un daim en colère parce qu’on ne l’a pas nourri…
Ecoeurée par ce spectacle, je suis partie faire le tour de l’île.
La baignade fut douce. Mais je suis repartie avec cette sensation étrange : celle de franchir une limite en visitant cette île, où on a réintroduit des daims sans les surveiller.
plage près de l’embarcadère de badija
Vrnik : une pause hors du temps
Vrnik, c’est l’opposé.
Pas d’animaux. Pas de foule.
Juste des maisons basses, des oliviers, un calme presque endormi.
Je suis restée longtemps dans l’eau, masque sur le nez.
Pas de poissons multicolores – juste le plaisir simple du snorkeling, des reflets et du silence.
J’ai tenté de faire le tour de l’île à pied.
Mais il n’y a pas de sentier complet.
Et quelque part, c’était parfait comme ça.
Vrnik n’a pas besoin d’être conquise. Elle se laisse simplement approcher.
Lumbarda : entre vignes, illusions et rivages authentiques
Dernier arrêt. Lumbarda.
Un nom chantant, promesse de plages sauvages et de vignobles en terrasse.
J’ai traversé les vignes à pied, sous un soleil blanc.
Direction une crique isolée, repérée sur une carte… qui s’est révélée naturiste et difficile d’accès, sauf à être bien chaussée.
Alors j’ai rebroussé chemin.
Je me suis posée sur une autre plage, plus banale, mais plus vraie.
Puis j’ai longé le littoral, les filets suspendus, les barques échouées.
C’était simple. Authentique.
Comme si Korčula me disait : « Tu cherches l’extraordinaire, mais c’est le quotidien qui soigne. »
👉 Pour ceux qui préfèrent le bus : une ligne relie Korčula à Lumbarda régulièrement. Mais rien ne vaut l’arrivée par la mer.
Une fin imprévue : messe, cathédrale et procession
C’était mon dernier jour sur l’île de Korčula, et je voulais me rendre à Vela Luka.
Mais voilà : c’était un jour férié, Corpus Christi.
Mon bus pour Vela Luka ne circulait pas et il était hors de question que je loupe la procession de la Fête Dieu !
Je voulais étudier les similitudes et différences avec Besta Berri, la Fête Dieu du Pays Basque.
J’ai donc commencé ma journée en profitant tranquillement de la vieille ville, du front de mer, en visitant les différentes églises et en me baignant.
Vers 18 heures, la cathédrale Saint-Marc était ouverte.
Dedans, la lumière était dorée, filtrée par les vitraux.
Et des femmes en noir chantaient, très lentement. Une psalmodie, presque hors du temps.
C’était la Fête-Dieu. Une vraie, avec procession, encens, enfants en robe blanche.
Les touristes s’étaient arrêtés sur les marches, interdits, trop surpris pour dégainer leur smartphone.
Après la messe et ses chants, nous sommes tous partis en procession dans les ruelles et sur le front de mer.
Un moment suspendu hors du temps…
Conclusion : ce que Korčula m’a vraiment offert
Je l’avais prévue, cette étape.
Elle faisait partie du plan. Une respiration après Dubrovnik, un détour avant les montagnes ou d’autres îles.
Mais je n’avais pas imaginé à quel point l’ile de Korcula me ferait du bien.
Il y a eu la beauté, bien sûr. Les criques. Les vignes. Les villages figés dans la lumière.
Mais aussi cette impression persistante : être au bon endroit, au bon moment, sans rien forcer.
Ici, tout m’a semblé plus lent. Plus doux.
Même les imprévus – un jour férié, une plage inaccessible, une procession surgie d’une ruelle – avaient du sens.
Korčula n’a pas été un coup de foudre.
Plutôt une évidence qui s’installe, discrète, mais tenace.
Et parfois, c’est tout ce dont on a besoin.
Et toi ?
Et toi, tu l’as déjà ressentie, cette évidence silencieuse d’être à ta place – sans raison, sans attente, juste… là ?
📍 Envie d’en savoir plus sur mon itinéraire immersif en Croatie ?
➡️ Je prépare un article complet avec mes étapes, mes transports locaux, et tous mes conseils pour voyager autrement en Croatie — slow, sans voiture, au plus près de l’essentiel.
Reviens bientôt, ou suis-moi sur LinkedIn / Facebook, ou inscris-toi à ma newsletter ci-dessous pour être prévenu·e.
Préparer son voyage sur l’île de Korčula : conseils pratiques
Tu veux profiter de l’île sans courir après les infos ? Voici mes repères, testés en mode slow travel :
- Comment aller à Korčula depuis Dubrovnik : le ferry ou catamaran est le plus simple. En été, tu peux réserver via Jadrolinija, TP Line ou Krilo, au départ du port de Gruž. Compte 2h30, env. 25€ par trajet.
- Se déplacer sur l’île : des bus relient Korčula Town à Lumbarda et Vela Luka. Tu peux aussi louer un vélo ou un scooter si tu veux explorer les plages.
- Island hopping local : des navettes partent chaque matin du petit port, direction Badija, Vrnik, ou Lumbarda. Prévois env. 6–20€ l’aller-retour.
- Où dormir à Korčula : je recommande chaudement la Guesthouse Korunić, à 3 minutes à pied du centre, simple, propre, et tenue par une famille adorable. Email : korunic at gmail.com. Whatsapp : +385 (0) 91 883 5049.
- Quand partir : mai-juin et septembre-octobre sont idéaux. Tu évites la foule tout en profitant du soleil.
- Excursions et activités : snorkeling, balades dans les vignes, fêtes religieuses traditionnelles (comme la Fête-Dieu en juin)… plus riche qu’il n’y paraît.
- Mots-clés utiles pour chercher ton hébergement : hotel à Korcula Croatie, île Korčula logement, guesthouse Korčula centre.
Ma newsletter : Fragments d’âmes en mouvement
Un mail par semaine. Ni spam, ni pub.
Pour te remercier de ta confiance…
Je t’offre la possibilité d’un échange en visio de 15 minutes.
Un moment simple, pour faire connaissance, entendre ce qui t’a touché(e), ce que tu cherches, et recréer ce lien humain qui manque souvent.
Libre à toi d’en profiter, ou simplement de lire, en silence.
Tu trouveras les informations pour prendre rdv dans l’email de bienvenue suite à ton inscription à ma newsletter.
Notes Et Références.
Tous mes articles sur la Croatie – Ethno Travels
5% sur votre assurance voyage avec Heymondo
Sélection de circuits pour la Croatie – Get Your Guide
Mon article sur Dubrovnik – Ethno Travels
Le Centre Marco Polo – Marco Polo Centre
Besta Berri, Corpus Christi Basque – Ethno Travels
Vidéo de la Corpus Christi de Korcula – YouTube